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  • Handisport: Un vecteur de développement pour personnes handicapées sous exploité en Haïti

    Quand se joue un match de football entre deux équipes amputées, un spectacle inouï s’offre aux spectateurs. C’est éblouissant qu’un unijambiste puisse courir après le ballon, taper dedans, marquer et gagner. A Combien d’entre eux a-t-il pourtant été donné d’expérimenter le pouvoir de gagner depuis leur accident ?

    Nombre de personnes handicapées sont exclus du milieu sportif haïtien parce que les structures sont souvent inadéquates. Pourtant, des professionnels travaillant dans le domaine du sport, spécialement avec les personnes en situation de handicap, affirment que le sport, physique ou intellectuel, est un moyen sûr de faire valoir la capacité des personnes handicapées. « Le sport permet aux déficients intellectuels de s’affirmer, il développe leur estime de soi et les porte à entamer des rapports avec les autres », explique Bony Georges, Directeur Sportif à Spécial Olympics.

    Le handisport est un ensemble d’activités sportives adaptées aux personnes handicapées leur permettant d’exercer leurs droits humains à ce niveau. Il est actuellement en évolution dans plus de 180 pays à travers le monde. Ce mouvement a vu le jour dans les années 1948 par le Dr Ludwig Guttmann, après la deuxième guerre mondiale. Ce dernier, dans le souci de réintégrer les anciens combattants devenus handicapés, de les revaloriser et de développer leur estime de soi, a opté pour le sport.

    La première compétition sportive en fauteuil roulant a été organisée en 1948  et a réuni 16 mutilés de guerre anglo-saxons. En 1960, en Italie, la compétition a connu un nouvel essor et est devenue officiellement les jeux paralympiques. Cela en a été la première édition. Plus tard, en 1989, le comité international paralympique a été fondé coiffant tous les mouvements sportifs pour les personnes handicapées dans le monde et pour la gestion des compétitions de haut niveau.

    Le handisport a été introduit en Haïti depuis plus d’une décennie. Il est encouragé et appuyé par l’Etat haïtien via, notamment, le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées qui, entre autres, subventionne certaines activités sportives selon ses possibilités. Diverses organisations de la société civile dont le Comité National Paralympique d’Haïti, l’Association Haïtienne de Football Amputé, et  le Spécial Olympics qui travaille spécifiquement avec les déficients intellectuels apportent également leur plein support au développement du handisport.

    Pour Jean Chevalier Sanon, Président du Comité Paralympique d’Haïti, toutes les disciplines deviennent applicables aux personnes handicapées, néanmoins, des structures sportives et un environnement adaptés sont indispensables. « Une personne handicapée peut jouer au football ou au basketball, au tir à l’arc, au tennis de table, au volleyball assis, à la course professionnelle, etc. », rassure-t-il. Il regrette plus loin que seul le football des amputés soit réellement pratiqué chez nous. Les conditions sont très difficiles. Cela découle de l’environnement inadapté, mais également de la démotivation des athlètes handicapés pour qui “les besoins de base ne sont pas satisfaits”, selon Jean Chevalier Sanon. Il y a aussi des problèmes liés à la pratique sportive telle que le transport et la nourriture.

    Toutefois, M. Sanon estime qu’Haïti a fait de grands bonds dans le secteur. Il félicite l’ampleur que prend la lutte pour l’intégration des personnes handicapées et leur développement intégral. Jean Chevalier Sanon se réjouit surtout qu’Haïti ait déjà été représenté dans des compétitions paralympiques, notamment aux jeux Parapanam au Brésil en 2007et au 14e paralympique en 2012.

    Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées