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  • Le Sénat prend parti pour les personnes handicapées

    senat_postL’assemblée des sénateurs, réunis en séance plénière mardi soir, a adopté sans forcer le projet de loi sur les normes d’accessibilité de l’environnement bâti. Ce texte, qui attend désormais d’être voté à la Chambre des députés, établit toute une kyrielle de normes à respecter dans les espaces publics et privés de sorte que les personnes handicapées puissent davantage s’intégrer dans la société.

    Si ce projet de loi est voté par la Chambre des députés, cela fera un petit pas de plus dans le sempiternel combat des personnes vivant à mobilité réduite pour leur intégration totale et capitale dans le corps social. «C’est un texte qui vient répondre à un problème d’intégration», a indiqué au Nouvelliste Youri Lartortue, en marge de la séance à laquelle a pris part l’indéboulonnable secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées Gérald Oriol Junior. Le président du Sénat, qui se frotte les mains du fait qu’«ils ont voté une trentaine de lois» au cours de la 2e session de l’année législative, croit qu’il ne faut pas avoir en Haïti des «moitié-citoyens».

    Pour «assurer aux personnes handicapées la pleine jouissance et l’exercice de leurs droits civils, politiques, économiques et sociaux, il est urgent d’établir les normes d’accessibilité aux bâtiments d’habitation collectifs et individuels destinés à la location, ainsi qu’aux établissements recevant du public et aux espaces publics», lit-on dans le préambule du projet de loi portant sur les normes d’accessibilité de l’environnement bâti, œuvre de l’administration Moïse-Lafontant. «La société doit créer toutes les conditions nécessaires à l’épanouissement des personnes vivant avec un handicap», a plaidé Youri Latortue, sans davantage de détails.

    L’article 3 du texte, qui en compte près de 200, confère aux personnes à mobilité réduite toute une palette d’ouvertures susceptibles de leur rendre la vie plus simple, plus facile: «Les bâtiments d’habitation destinés à la location, qu’ils soient collectifs ou individuels, doivent être construits et aménagés de façon à assurer la continuité de la chaîne de déplacements extérieurs, le stationnement des véhicules, les entrées, les sorties de secours, les cheminements intérieurs, les services, l’information et la signalisation, les équipements, les dispositifs de commandes et les systèmes d’alarme […].». «Il faut maintenant se mettre à repenser nos trottoirs de sorte que ceux qui circulent dans les fauteuils roulants puissent facilement se déplacer», a expliqué Youri Latortue.

    Du stationnement automobile aux normes relatives à la sécurité d’usage de cheminement, en passant par le repérage et le guidage, des élévateurs et des escaliers, de l’accès au balcon et aux terrasses, entre autres, le projet de loi, œuvre de l’administration Moïse-Lafontant, veut faire de toute personne vivant avec un handicap, sans distinction de classe, un citoyen universel dont les droits sont garantis par des meilleures conditions d’aménagement des espaces publics et privés. Sur la question de l’accessibilité des espaces publics, l’article 46 prévoit l’aménagement des «cheminements praticables et sans obstacles pour permettre l’usage et la traversée des espaces publics en toute sécurité, y compris des voies ou des espaces pavés, aux personnes handicapées».

    Source : Le Nouvelliste