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  • Les traumatismes du séisme encore visibles

    Source Photo: fondationenfantjesus.org

    Choses certaines, de nombreuses personnes victimes lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 souffrent encore de traumatismes psychologiques et d’autres physiquement. Elles sont plus de 5,000 les personnes amputées après cette catastrophe, selon une ONG internationale.

    Trois ans après le passage de cette catastrophe, les victimes revivent encore le dur moment. Chacun a une histoire à raconter. Pour celui qui a perdu un membre de sa famille ou qui est atteint d’un handicap quelconque, il est difficile d’oublier cette date fatidique.

    Fabien Jean-Louis, un adolescent de 16 ans qui a perdu sa jambe droite et son bras gauche, nous a raconté son vécu sous les décombres de son domicile après avoir été secouru 72 heures après le drame.

    « Mon existence est un miracle, car je ne devrais pas être là. C’est un jour que je n’oublierai jamais car j’ai passé trois jours sous les décombres et ce qui m’attriste quotidiennement c’est d’avoir perdu plusieurs membres de ma famille », témoigne Fabien.

    Pour sa part, l’ingénieur Saint-Phard Jean, qui suivait un cours à l’Université GOC, confie qu’il pensait que c’était la fin du monde parce qu’il était toujours dans le noir. « En constatant que j’étais encore en vie, j’ai pleuré constamment mais personne n’est venue et je ne pouvais plus respirer. Assoiffé, j’étais obligé de sucer le corps d’un de mes camarades qui était coincé comme moi. Quand je me suis rendu compte, il était mort. En priant Dieu, soudain j’ai entendu un coup sur ma tête et une voix m’a appelé, mais je n’avais plus la force pour répondre, après j’ai senti quelqu’un me tendre une corde pour sortir de ce lieu profond ou j’étais sous les décombres », a raconté Saint-Phard.

    Amputé de la jambe gauche et fracturé à la jambe droite, coincé sous de la ferraille pendant plus de 48 heures, il a été ensuite admis à l’hôpital, où il a subi 22 opérations.

    D’un autre coté, Marla Manigat, technicienne en Gestion de Projet au Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, victime de ce cataclysme, a expliqué qu’elle suivait un cours de mathématiques appliquées lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Elle s’est fracturée à la colonne vertébrale et depuis elle est devenue paraplégique.

    « Dès ce jour ma vie a changé, je suis bien différente d’avant ce désastre. Á partir de ce moment, je vis avec l’espoir de retrouver toute la mobilité de mes membres inférieurs. Spirituellement, je suis devenue plus proche de Jéhovah Dieu, d’ailleurs sans sa force qui dépasse la normale je ne saurais tenir », a dit Marla Manigat.

    Pour Handicap international, trois ans après cette catastrophe, elle intervient toujours dans le pays, pour développer avec des acteurs haïtiens des solutions de long terme aux difficultés que connaît le pays. Depuis cette période, l’action de Handicap International est passée de l’urgence au développement, pour renforcer de manière pérenne le secteur de la réadaptation en Haïti, tout en menant des actions d’insertion économique des personnes handicapées.

    Dans le domaine de la réadaptation physique, Handicap International a transféré une partie de ses activités à un partenaire local, l’association « Healing Hands for Haiti », qui a construit un nouveau Centre d’appareillage dans la capitale.

    En outre, il faut signaler que des victimes du 12 janvier 2010 ont gardé leur sourire et leur espoir. Selon des chiffres de la Croix Rouge Américaine, plus de 5,000 personnes ont été amputées après le séisme.

    Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées