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  • Une commémoration sur fond de sensibilisation

    Fesival de l'Intégration

    Vue partielle de la foule lors du Fesival de l'Intégration à la Place Boyer

    Les activités réalisées autour de la célébration de la Journée Internationale des Personnes Handicapées ont duré trois jours dans la Capitale, Port-au-Prince, et ont touché plusieurs milliers de personnes. Trois journées de commémoration sur fond de sensibilisation. Les activités ayant marqué la commémoration du 3 décembre, célébré cette année autour du thème “Ann kraze baryè, ann louvri pòt pou yon sosyete kote nou tout, andikape ou pa, egal ego”, ont été le résultat d’une grande mobilisation. Secteurs public et privé, organisations nationales et internationales, associations de personnes handicapées ont été mobilisés à faire de cette célébration une grande campagne de sensibilisation.

    Promouvoir les multiples aptitudes des personnes handicapées a en effet été le principal objectif de la foire artisanale ayant lancé la série d’activités, le samedi 30 novembre. Dans les jardins de la Place Boyer, plus d’une dizaine d’artistes handicapés  et d’associations œuvrant dans le domaine du handicap ont exposé des sculptures, des peintures, des bijoux, des œuvres en céramique, des outils de langage des signes, des produits alimentaires transformés, entre autres. « Il faut justement de telles activités pour prouver qu’un handicap n’est pas synonyme d’incapacités », clame tout haut un visiteur.

    Banderole 3 Décembre 2013

    Banderoles produites par le BSEIPH à l'occasion de la commémoration du 3 décembre

    « J’ai commencé à produire  des dessins très jeune, mais j’ai réellement  débuté la peinture en 2003 », raconte Eder Roméus, jeune peintre vivant avec un handicap au niveau des deux jambes.  Celui-ci utilise des outils divers pour faire sa peinture dont ses béquilles. « Peindre sur ma béquille ne me rattache pas à mon handicap. C’est l’expression de créativité et d’originalité. Cela veut aussi dire que créer ne se limite pas à se servir des choses toutes faites et prêtes à être utilisées mais plutôt à faire des choses disponibles des œuvres d’art », a continué Eder.

    Jean Frantz, coordonnateur de la Fondation des jeunes professionnels à mobilité réduite s’est réjoui de l’initiative. C’est sa deuxième participation à la foire organisée par le Bureau de Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH). Il a présenté divers articles produits par les membres de ce jeune groupement. En plus des activités de créations artistiques, cette association développe des activités de formation professionnelle au profit de ses membres. « L’initiative est louable et doit être reprise afin d’offrir aux personnes à mobilité réduite un espace où se prouver et prouver aux autres qu’elles ont beaucoup de potentiels », a-t-il dit.

    Le festival de l’intégration

    Le groupe G-13 (artistes non-voyants, en pleine prestation)

    La foire artisanale a précédé le grand rassemblement de la journée: le festival de l’intégration.  Le public grossissait en cette fin d’après-midi à mesure que les minutes s’égrenaient. L’heure était à la fête. Les prestations, les unes plus intéressantes que les autres, ont encore une fois impressionné le public, notamment la chorégraphie des jeunes femmes sourdes de l’institut MontFort. « Elles suivent des cours de danse depuis la maternelle. Elles n’entendent pas la musique mais elles réussissent à danser grâce à la pratique et le soutient de leur enseignant », s’est réjoui la Sœur Rose André Fièvre, Directrice de l’institution.

    Les organisateurs qui voulaient en faire une grande campagne de sensibilisation peuvent se féliciter d’avoir touché un beau public par des messages divers et ayant trait à la question du handicap. « Nous souhaitons toucher un plus large public à travers cette activité. Nous espérons faire passer le message auprès des plus hautes instances de l’Etat, des institutions publiques et privées, des organisations nationales et internationales partenaires, des associations de personnes handicapées mais aussi et surtout, le grand public », a déclaré la Directrice de Cabinet au BSEIPH, Guerline Dardignac, lors du lancement des activités.

    Le prix de l’accessibilité

    Cinq institutions ont été honorées du prix de l’accessibilité décerné par le BSEIPH à cette occasion, le collège Ruben Marc, l’hôtel Royal Oasis, Caribbean Super Market, la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah aux Cayes, et la Télévision Nationale d’Haïti. Cette dernière a reçu le prix d’accessibilité pour le condensé des nouvelles de la semaine présenté, chaque dimanche et diffusé également en langage de signe.

    Le prix d’accessibilité est institué par le BSEIPH avec le support du CBM depuis trois ans pour féliciter des institutions à travers le pays qui prennent compte de la problématique du Handicap dans leur fonctionnement quotidien. « Nous recevons ce prix avec honneur, mes collègues et moi. Je félicite le BSEIPH pour cette grandiose activité que je souhaite voir se répéter pour le bien-être des personnes handicapées », a déclaré le PDG de l’hôtel Royal Oasis, Jerry Tardieu.

    La table-ronde

    La table ronde organisée le 2 décembre à l’hôtel Royal Oasis a permis à tous les acteurs œuvrant dans le secteur de passer en revue le cadre légal et les actions déjà réalisées par chacun d’eux. Les différentes dispositions de la loi portant sur l’intégration des personnes handicapées ont été passées en revue par la Directrice du Cabinet du BSEIPH afin d’y révéler les faiblesses. Les discussions se sont portées sur l’accès à l’éducation, au logement, à l’emploi et au travail adapté, au traitement et à la réadaptation, entre autres. Le Secrétaire d’Etat, Gérald Oriol Jr, a renouvelé l’engagement de l’institution qu’il dirige dans l’avancement de la cause  et a appelé à la contribution de tous les secteurs de la vie nationale.

    Affiche 3 Décembre

    Affiche du BSEIPH, commémoration du 3 Décembre

    Par ailleurs, les partenaires du BSEIPH ont témoigné de leur intérêt à apporter leur apport pour la continuité de la lutte. « C’est important de se retrouver, de poursuivre les discussions et continuer à mettre en place toutes les dispositions pour l’intégration réelle des personnes handicapées », a  exprimé Marie Lita Descolines, Point focal de la Direction Protection Civile. Selon Madame Descolines, la DPC prévoit construire des abris provisoires accessibles à tous et qui facilitent la cohabitation des personnes handicapées en cas de catastrophes.

    La série d’activités commémoratives a été clôturée par une messe eucharistique célébrée par le Monseigneur Jean Zaché Duracin, le 3 décembre au Centre St Vincent pour enfants handicapés.  Dans son homélie, Mgr Duracin a rappelé combien il est important d’arrêter la discrimination contre les personnes handicapées, plaidant en faveur d’une politique publique inclusive. « Il faut qu’il y ait une politique de l’Etat en ce sens. Il faut qu’en dépit de leur handicap, les personnes handicapées trouvent les moyens de s’éduquer, de se soigner, de travailler. Il faut qu’elles aient des infrastructures leur permettant de circuler et de s’adonner à leurs activités sans contraintes aucune », a-t-il dit.

    La Journée Internationale des Personnes Handicapées a également été grandement célébrée dans les villes du Cap-Haïtien, de Hinche et des Cayes où se trouvent présents le BSEIPH. Tables rondes, activités culturelles et sportives, sensibilisation dans les médias ont constitué la toile de fond des différentes activités tenues en la circonstance.

    Bureau de Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées