Redimensionner les textes:
  • A A A
  • Une communauté sourde qui continue à se prendre en main

    Présentation sur les moyens de rendre les programmes de gestion de risques et de désastres plus inclusifs

    Présentation sur les moyens de rendre les programmes de gestion de risques et de désastres plus inclusifs

    Les 29 et 30 juillet 2016, l’Association des Sourds de l’Évêque Haïti (ASLH) a organisé une grande conférence nationale avec les organisations de personnes sourdes autour du thème “Inclusion de la communauté sourde d’Hait dans la gestion des risques et désastres à la lumière de l’article 11 de la Convention Relative aux droits des personnes handicapées.” Cette réunion rentre dans le cadre d’un projet allant sur une période d’une année et financé par DRF avec objectif de renforcer les capacités de plaidoyer des personnes handicapées pour le respect de leurs droits.

    L’un de ces droits à défendre s’avère être la participation de la communauté sourde dans la prise de décisions dans la gestion de catastrophes. «Les personnes sourdes ne sont pas assez bien informées lors de catastrophes parce que les méthodes de communication et de sensibilisation ne sont pas adaptées aux besoins de cette communauté.» Cette remarque revenait à plusieurs reprises dans les échanges entres les représentants d’associations de personnes sourdes venus de divers communes et départements du pays. Plus loin, une évaluation de la situation des communautés des sourds en Haïti en cas de risques et de désastres a été présentée par la Fédération Nationale des Sourds d’Haïti (FNASH). C’est un souci majeur pour les responsables de ces associations parce que, affirment-ils, « tant de personnes sourdes ont été victimes de catastrophes parce qu’elles n’ont pas été assez informées ou pas du tout ».

    Plusieurs séances de formation ont été organisées au profit de 15 organisations membres de la FNASH dans plusieurs communes, notamment à St Marc, à Gros Mornes, à St Louis du Nord, au Cap Haïtien, à Jacmel, à Miragôane, dans le cadre de ce projet. Grâce à cette démarche, des personnes sourdes ont été formées sur des connaissances relatives à l’article 11 de la CRDPH pouvant les aider à faire des plaidoyers solides. Il a également été débattu en atelier des stratégies que les autorités étatiques et non gouvernementales peuvent utiliser pour rendre leurs programmes de gestion de risques et de désastres plus inclusifs afin d’y garantir une meilleure participation des personnes sourdes.

    Art 11 de la Convention relative aux droits des Personnes Handicapées :

    Situations de risques et situations d’urgence humanitaire

    Les états parties prennent, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, toutes mesures nécessaires pour assurer la protection et la sûreté des personnes handicapées dans les situations de risque, y compris les conflits armées, les crises humanitaires et les catastrophes naturelles

    D’autres séances de formation sont prévues dans les différentes communautés pour rencontrer les maires et d’autres acteurs qui interviennent dans la gestion de risques et désastres afin de continuer la plaidoirie. Au terme de ce projet, il sera élaboré un plan d’action pour inclure les personnes sourdes dans les plans d’intervention en cas de catastrophes naturelles. Ce document sera utilisé comme outil de plaidoyer pour l’inclusion dans les plans d’intervention existants et ceux qui seront élaborés en cas d’urgence au niveau national, confie le président de l’ASLH, Josenel Exalus.

    Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées